La blatte orientale (Blatta orientalis) est un nuisible redouté des professionnels de la lutte antiparasitaire. Présente dans les caves, vides sanitaires et égouts, elle prolifère dans les environnements mal ventilés où il y a de l’eau. Plus lente que la blatte germanique, elle n’en reste pas moins problématique, véhiculant des bactéries et contaminant les surfaces. Identifier correctement l’espèce, comprendre son mode de vie et appliquer la bonne solution, c’est essentiel pour une éradication efficace. Voici un guide complet pour maîtriser son contrôle et prévenir toute réinfestation.
Identifier correctement la blatte orientale
Avant d’intervenir, tu dois être sûr de ton diagnostic. Une mauvaise identification, c’est une intervention inefficace. La blatte orientale (Blatta orientalis) a des caractéristiques bien distinctes des autres espèces de cafards. Voici comment la reconnaître sans te tromper.
Comment différencier la blatte orientale des autres cafards ?
C’est une espèce de cafard cosmopolite appartenant à la famille des Blattidae. À l’âge adulte, elle mesure entre 18 et 29 mm de long et présente une couleur allant du marron foncé au noir avec un exosquelette brillant.
Comparée à la blatte germanique (Blattella germanica), la blatte orientale est donc plus grande et plus sombre. Elle se déplace aussi plus lentement et reste près du sol.
Le mâle possède de longues ailes couvrant la majeure partie de son corps mais n’atteignant pas la pointe de l’abdomen, tandis que les ailes de la femelle sont atrophiées. Elle a un corps plus large que le mâle. Ni les mâles ni les femelles ne sont capables de voler, bien que les mâles puissent planer sur de courtes distances.
Comme d’autres espèces, lors d’une infestation importante, on peut percevoir une odeur désagréable.
Si tu observes des spécimens en pleine journée, c’est un signe d’infestation avancée. Cette espèce étant nocturne, sa présence en plein jour traduit une surpopulation ou un manque de cachettes disponibles.
Cycle de vie et reproduction
Comme toutes les blattes, le cycle de développement de la blatte orientale comprend trois stades: œuf, nymphe et adulte.
Après la fécondation, la femelle produit une oothèque contenant entre 12 et 18 œufs, qu’elle dépose généralement après un à deux jours (entre 12h et 5 jours) dans un endroit abrité. Une femelle peut pondre plus de 8 oothèques.
Les nymphes éclosent :
- après 42 jours lorsque la température atteint 29,5 °C
Après l’éclosion, les nymphes font en général 7 mues et mettent entre 1 et 2 ans pour atteindre le stade adulte. Les adultes vivent entre 34 et 180 jours.
Où vivent les blattes orientales ?
Blatta orientalis préfère les zones humides et fraîches. Elle privilégie des coins sombres, frais et mal ventilés et il est fréquent d’en trouver dans les cuisines, sous les éviers.
On la retrouve fréquemment dans :
- Les caves et sous-sols
- Les chaufferies et vides sanitaires
- Les égouts et canalisations
Elle se nourrit de déchets, matières en décomposition et résidus d’aliments. Un environnement humide et mal entretenu constitue un terrain idéal pour son développement.
Avant d’intervenir, tu dois être certain d’avoir affaire à la bonne espèce. Ensuite seulement, tu pourras choisir les méthodes les plus efficaces pour l’éradiquer.
Comprendre son comportement
Pour se débarrasser de la blatte orientale, tu dois comprendre ses habitudes et adapter tes stratégies d’éradication.
Quand est-elle active ?
L’insecte est strictement nocturne. Il évite la lumière et se déplace principalement la nuit pour se nourrir et explorer son environnement. Son activité débute après la tombée de la nuit, avec un pic en milieu de nuit.
Que mange-t-elle ?
La blatte orientale est un omnivore opportuniste. Elle se nourrit de déchets organiques, de matières en décomposition, de résidus alimentaires. Et elle peut même consommer des substances insolites comme la colle présente dans certains matériaux.
Elle recherche des sources d’eau stagnante. Et elle s’installe près des infiltrations ou des canalisations. Ses besoins en aliments sont assez limités, ce qui peut ralentir l’efficacité des appâts classiques.
Pour maximiser l’impact de ton intervention, identifie ses sources de nourriture et élimine-les autant que possible.
Inspection et détection des infestations
Il n’est pas toujours évident de repérer les blattes orientales au premier coup d’œil. Elles sont discrètes.
Comment savoir s'il y a des blattes orientales ?
Plusieurs indices permettent de confirmer la présence de ces nuisibles sur un site. Les premiers signes à rechercher sont :
- Les exuvies : enveloppes laissées par les nymphes lors de leur mue.
- Les excréments : petits amas noirs semblables à du marc de café.
- Les oothèques : capsules contenant les œufs, souvent cachées dans les fissures ou sous les équipements.
Méthodes et outils d’inspection
Une lampe torche et un miroir télescopique permettent d’accéder aux endroits difficiles. L’utilisation de pièges à glu est également un bon indicateur de la présence et du niveau d’infestation. Tu peux aussi utiliser de petites caméras endoscopiques.
Où vérifier ? Les blattes orientales privilégient des environnements précis. L’inspection doit cibler :
- Les cuisines et locaux de stockage alimentaire, notamment sous les équipements.
- Les vides sanitaires, caves et chaufferies, où l’humidité favorise leur prolifération.
Bon à savoir : si des blattes sont visibles en plein jour, l’infestation est avancée. Dans ce cas, une intervention rapide est indispensable.
Solutions chimiques : insecticides et gels blattes
Des produits sont spécifiquement conçus pour éradiquer cette espèce. Pour être efficace, l’intervention doit combiner plusieurs méthodes.
Les répulsifs anti blattes : existent-ils ?
À ce jour, aucun répulsif chimique homologué n’est disponible sur le marché français contre la blatte orientale. Les alternatives dites naturelles ou les remèdes de grand-mère comme le vinaigre blanc ou les huiles essentielles sont totalement inefficaces.
Si un client te parle d’un répulsif, rappelle-lui que seule une intervention professionnelle permet d’éradiquer durablement ces insectes.
Insecticides résiduels : une action prolongée sur leur passage
Les insecticides résiduels se présentent sous forme de :
- liquide à pulvériser comme Insecthor AMP2 MG et Microfly New,
- ou de poudre.
Ils doivent être appliqués dans les fissures, sous les équipements, le long des plinthes et dans les différents passages identifiés lors de l’inspection.
Ces produits agissent par contact et ingestion. Précisons qu’à l’exception des gels, l’ingestion a lieu souvent lorsque les insectes se contactent, se toilettent ou se consomment. Ils sont à la fois à effet choc et rémanents, à condition que les surfaces traitées ne soient pas nettoyées trop rapidement après leur application.
Notons également que les poudres insecticides sont particulièrement intéressantes, car les oothèques sont souvent cachées dans des lieux que les liquides ne vont pas atteindre. Une poudre aura une durée de vie plus longue dans une fissure et sera plus présent au moment de l’éclosion.
Focus sur la Terre de diatomée
La terre de diatomée est une poudre insecticide d’origine naturelle qui agit en desséchant les arthropodes. Son efficacité est reconnue. Et elle nécessite une application stratégique : la zone traitée doit être sèche et non perturbée par des courants d’air ou du nettoyage.
Cette solution peut être utilisée en complément des autres solutions, et notamment dans des environnements sensibles où l’usage d’insecticides est restreint. Comme évoqué plus haut, elle est intéressante aussi pour les zones où sont placées les oothèques.
Gels blattes : une méthode à privilégier
Les gels insecticides, comme l’Advion® Blattes, sont des appâts très attractifs contenant de l’indoxacarbe, une substance qui s’active uniquement au contact des enzymes des cafards, donc à l’intérieur de leur organisme. Ce mécanisme unique assure une élimination ciblée des principales espèces de blattes, dont Blatta orientalis.
L’effet retard de l’indoxacarbe permet aux individus contaminés de retourner au nid. Ils propagent ainsi le poison ce qui entraine la destruction complète de la colonie.
Pour optimiser l’efficacité de ton traitement, on recommande d’associer les gels à d’autres méthodes.
Et pour éviter les phénomènes de résistance, n’hésite pas à alterner les modes d’action des insecticides que tu appliques. Deux modes d’actions différents permettent d’éviter les phénomènes de résistance. Il est rare qu’une espèce soit résistante à deux insecticides agissant à différents endroits du système nerveux.
Si tu ne sais pas comment faire, tu peux par exemple alterner :
- Advion Gel Blattes à base d’indoxacarbe (oxadiazines, inhibition des canaux sodiques voltages dépendants)
- avec le Kapter fluo gel blattes à base d’imidaclopride (néonicotinoïde, agoniste des récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine.
Méthodes mécaniques et sans biocide
Certaines solutions mécaniques, alternatives et complémentaires permettent de lutter contre la blatte orientale sans utiliser de biocides. Elles peuvent être employées en complément d’un produit chimique ou en alternative dans des environnements sensibles.
Aspiration : une solution immédiate pour réduire la population
L’aspiration est un moyen rapide et efficace d’éliminer un grand nombre de blattes sur un site infesté. Elle permet de capturer immédiatement les adultes, les nymphes et même les oothèques.
Pour maximiser son efficacité, il est recommandé d’utiliser un aspirateur équipé d’un filtre HEPA et de sceller immédiatement le sac après usage pour éviter toute réinfestation. Cette méthode seule ne suffit pas à éradiquer la population, mais elle permet de réduire le nombre d’individus de manière significative.
Pièges à glu : une solution de surveillance et de confirmation
Les pièges à glu sont pratiques pour repérer la présence ou l’absence de blattes et suivre l’efficacité de ton intervention. Ils n’éliminent pas le problème, mais permettent de voir si les blattes circulent encore après une intervention.
La plupart des pièges à blattes agissent avec un attractif alimentaire. Certains modèles indiquent contenir des phéromones spécifiques aux cafards pour les attirer. La plupart du temps ce n’est pas tout à fait exact.
Pour être efficaces, les pièges doivent être placés sur leur passage, sous les équipements de cuisine, près des canalisations et dans les endroits qu’elle aiment. En les contrôlant régulièrement, tu peux vérifier si l’infestation est en train de baisser ou si d’autres actions sont nécessaires.
Les pièges à glu sont surtout utiles après avoir traité pour confirmer que les blattes ont bien disparu.
Provecthor : un insecticide sans biocide pour une alternative efficace
Provecthor est un insecticide sans biocide conçu pour piéger et éliminer les rampants visibles. Contrairement aux insecticides classiques, il ne contient pas de substance active toxique. Son action repose sur un effet physique : il crée une structure qui bloque les mouvements des insectes et les étouffe, ce qui les élimine rapidement.
Ce produit ne laisse aucun résidu toxique. Il est donc parfaitement adapté aux milieux sensibles, comme les cuisines professionnelles, les laboratoires ou l’industrie agroalimentaire. Il est certifié HACCP. Tu peux donc l’utiliser en toute sécurité dans ces environnements.
Provecthor peut être utilisé seul, ou en complément d’autres insecticides pour renforcer leur efficacité. C’est une solution intéressante pour les sites où les traitements chimiques sont limités ou interdits.
De plus son mode d’action unique permet de lutter contre les insectes sans générer de résistance, ce qui en fait une alternative efficace et durable.
Prévention et bonnes pratiques sur site : conseils pratiques
Pour se débarrasser de la blatte orientale il ne suffit pas d’éliminer les insectes visibles. Il faut aussi éviter leur retour, et donc agir sur les causes profondes de la pullulation. Voici quelques actions que tu peux mettre en place :
- Scelle les fissures et points d’entrée : Inspecte les canalisations, les plinthes et les portes pour repérer les fissures ou les ouvertures. Scelle-les correctement pour empêcher les blattes d’entrer ou de se reproduire.
- Mets en place un protocole de nettoyage strict : En cuisine et dans les espaces de stockage, un nettoyage régulier est indispensable. Assure-toi que les restes de nourriture sont bien éliminés et que les surfaces sont propres.
- Installe des grilles anti-insectes : Place des grilles sur les évacuations et les aérations pour empêcher les blattes d’y pénétrer.
Sensibilisation et suivi post-traitement
Tu dois absolument informer ton client sur les bonnes pratiques d’hygiène pour éviter une réinfestation. Un plan de suivi régulier te permettra de détecter rapidement toute réapparition. Et c’est à ce moment-là que tu pourras mettre en place un plan de piégeage avec des pièges à glu pour avoir un suivi régulier.
Enfin, le respect des exigences réglementaires et la traçabilité de tes interventions garantira la conformité de tes traitements et renforcera la satisfaction de ton client.
Une infestation de blattes orientales doit être traitée rapidement pour éviter les nuisances sanitaires et économiques. Mais elle n’est pas la seule espèce problématique en milieu urbain. Pour une prise en charge efficace de toutes les blattes, découvre notre article sur la blatte germanique, une espèce encore plus invasive et difficile à éliminer.
Utilisez les produits biocides avec précaution. Avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.
