La processionnaire du pin et la processionnaire du chêne se développent en France depuis quelques années. Ces deux insectes sont différents. Et le cycle de vie étant spécifique à chaque espèce, il faudra adapter les traitements à ces différences. Le piégeage est l’une des méthodes que l’on peut appliquer pour contrôler les populations. Mais ce n’est pas la seule. Nous recommandons donc aux personnes confrontées à ce parasite de solliciter l’expertise de professionnels. Un professionnel aura en effet les connaissances biologiques et techniques particulières. Voyons maintenant comment le piège à chenille processionnaire peut s’intégrer à une gestion intégrée durable et efficace de cette problématique.
Lorsqu’on parle de piège à chenille processionnaire, on se réfère souvent au piège collier – autrement appelé Écopiège®. Il faut savoir que ce piège cible spécifiquement la chenille processionnaire du pin en l’interceptant au moment de sa procession vers le sol. Nous ferons un point détaillé sur ce dispositif hermétique, étanche, parfaitement adaptable à l’écorce et simple d’utilisation. En effet, cette solution écologique et efficace pour combattre ce nuisible mérite qu’on s’y arrête.
Avant de choisir un piège à chenille processionnaire, il faut connaitre l’espèce
La processionnaire du pin vs la processionnaire du chêne
La processionnaire du pin
Thaumetopoea pityocampa – c’est son nom scientifique – se nourrit des aiguilles d’arbres résineux (conifères). L’insecte se développe en hiver puisque l’arbre a des aiguilles toute l’année.
Il pond ses œufs à la fin de l’été. L’éclosion dure entre un mois et un mois et demi. Puis les larves se développent lentement pendant l’automne et l’hiver, et éventuellement le début du printemps, selon les températures. Les nids peuvent se situer dans le pin ou en haut de l’arbre, au soleil.
Au printemps, les chenilles arrivent à maturité. Elles descendent alors en procession le long du tronc pour se métamorphoser dans la terre. On appelle cela la nymphose. C’est à ce moment que l’on va pouvoir utiliser un piège à chenille processionnaire.
Suite à cette nymphose naissent des papillons.
Lorsque les chenilles ont eu suffisamment à manger avant, les processions peuvent survenir dès la fin de l’automne. Cela dépend des régions voir le calendrier des régions sur le catalogue Ensystex).
La processionnaire du chêne
À la différence de la processionnaire du pin, la processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) ne descend pas dans la terre.
De plus, cet insecte ne peut pas se nourrir en hiver parce qu’il parasite un feuillu à feuilles caduques (qui perd ses feuilles en hiver). Donc l’éclosion des œufs pondus en été survient à la fin de l’hiver, ou début du printemps, quand la chenille processionnaire du chêne commence à pouvoir se nourrir.
Un premier nid protègera les larves des stades 1, 2 et 3 et se trouve sur les branches périphériques. Un nid collé au tronc du chêne (et donc moins visible) protègera les larves des stades 4 et 5. C’est alors que les larves vont se nymphoser avant d’éclore.
Traiter les nids n’est pas suffisant
Outre les dégâts considérables infligés à la végétation, les poils urticants des chenilles processionnaires – également appelées chenilles urticantes – représentent une menace sérieuse pour la santé humaine et animale. La gestion de cette espèce invasive et nuisible est donc nécessaire pour préserver l’écosystème et la santé publique.
Dans les dernières phases de leur développement larvaire (stades 4 et 5), les chenilles processionnaires sont extrêmement urticantes. Les poils urticants se dispersent partout très facilement.
La pratique courante consiste à cibler uniquement le nid d’hiver (processionnaire du pin) et le nid collé au tronc (processionnaire du chêne). Mais cette démarche s’avère insuffisante.
Une approche préventive s’impose et il faut agir avant même que ces nuisibles ne deviennent un risque. Une vigilance accrue est impérative et l’efficacité réside dans :
- l’identification précoce d’une éventuelle infestation,
- suivie d’une intervention rapide.
Jardiniers et professionnels de la désinsectisation ont intérêt à travailler main dans la main pour optimiser les résultats.
Traitement chenille processionnaire
La gestion efficace des processionnaires du pin et du chêne nécessite une stratégie intégrée. Vous devrez intervenir à chaque stade de développement de l’insecte pour contrôler les populations de manière durable. Des solutions non chimiques existent pour chaque stade du cycle.
Piège à phéromones (été)
Les pièges à phéromones servent à réduire la population adulte, autrement dit les papillons. On les positionne dès l’été, à la période de reproduction. Ils contiennent de la phéromone libérée par la femelle adulte lorsqu’elle attire le mâle pour se reproduire. La phéromone attire les mâles qui se retrouve piégés. Cela réduit ainsi les chances d’accouplement et donc de ponte.
Suppression des œufs
La suppression des œufs est une action mécanique que l’on va mettre en œuvre en cas de ponte. Il faut pour cela repérer les manchons. Les manchons sont des paquets d’environ 200 œufs qu’on trouve en rangée sur les aiguilles de pin. Cette action permet d’empêcher l’éclosion des chenilles.
Application de BTk
Si on repère des nids, on peut les traiter au BTk, une toxine bactérienne spécifique à certaines espèces de lépidoptères. Le BTk est un produit de biocontrôle. La bactérie n’a donc pas d’impact sur les espèces non cibles et on connait à ce jour assez peu de résistance à ce produit naturel.
Échenillage (retrait des nids)
L’échenillage est une action mécanique qui consiste à enlever les nids ou les branches qui portent des nids. Une bâche vous permettra de les récupérer. Attention toutefois ! Cette opération a lieu au stade où les poils sont les plus urticants. Votre EPI vous protègera donc pendant cette opération.
Sac de capture, ou piège à chenille processionnaire
Ces dispositifs, fixés autour du tronc des arbres, interceptent les chenilles dans leur descente, les empêchant de s’enterrer pour se nymphoser.
On positionne les sacs de capture un mois avant la descente des chenilles processionnaire du pin. On utilise donc ce piège à chenille processionnaire pour la dernière étape de la lutte intégrée. Cette étape cible uniquement sur la processionnaire du pin puisque la processionnaire du chêne ne descend pas en terre.
On fixe une collerette au tronc de l’arbre. Les chenilles ne doivent pas pouvoir passer entre la collerette et l’écorce, et donc il faut veiller à l’étanchéité du dispositif de fixation.
En passant, les chenilles prennent alors le chemin d’un tube de descente qui les dirige dans un sac contenant de la terre ou du terreau.
Il faut savoir que cette technique ne fonctionne pas systématiquement. En effet si l’automne est doux, les chenilles arrivent plus vite à maturité et il peut arriver qu’elles descendent en terre plus tôt que prévu. Il est donc nécessaire de surveiller la météo !
Source : INRA
Pour les professionnels : choisir le bon piège à chenille processionnaire
L’utilisation du piège collier, tel qu’Écopiège®, est donc une étape clé de la lutte intégrée contre les processionnaires du pin. Voici les critères essentiels à considérer pour choisir un piège à chenille processionnaire efficace.
Il doit être hermétique
Le système de collecte des chenilles doit être fermé. Aucun contact ne doit être possible avec l’insecte et les poils urticants au moment du risque maximal.
La descente du piège à chenille processionnaire Écopiège® est fixée au tronc de manière hermétique. Ainsi les chenilles ne peuvent pas passer autour.
Ce dispositif convient donc pour une utilisation dans les parcs et jardins.
Il doit être réglable et réutilisable plusieurs saisons malgré la croissance de l’arbre
Le piège collier doit s’adapter à l’écorce et au diamètre de l’arbre qui grandit. Il doit donc pouvoir s’ajuster à la circonférence et à la texture de l’écorce.
Le collier Ecopiège® propose un système de chevauchement de la mousse à ses extrémités. Quand l’arbre grandit, il suffit de décrocher les crochets de fixation et de décaler le ressort d’un ou deux crans. Cela permet :
- d’éviter de rajouter des extensions,
- de conserver le piège d’une année sur l’autre.
C’est un piège à chenille processionnaire économique car il est réglable et réutilisable plusieurs saisons.
Il doit être étanche au niveau du cerclage
Votre dispositif ne doit laisser aucun relief qui permette le passage de chenilles entre le piège et l’écorce.
Le cerclage en mousse d’Ecopiège® est complété par un mastic écologique. Meilleur que tout autre système d’étanchéité qui ne tient pas dans le temps, ce mastic garantit que le piège reste étanche sans faille dans le temps même en cas d’écorce très épaisse. Ce mastic est remplacé chaque année.
Il doit permettre l’évacuation de l’eau
Le cerclage plastique doit avoir des trous d’évacuation pour que l’eau de pluie puisse s’évacuer. Sans cela, il y a un risque de débordement d’eau et aussi de chenilles, ce qui compromet l’herméticité du dispositif.
Le sac de récupération des chenilles doit être micropercé. La taille des trous du collier Ecopiège® est faite pour que l’eau puisse s’évacuer mais pas les poils urticants.
Il doit être écologique
L’emploi de matériaux écologiquement responsables souligne l’importance d’une lutte antiparasitaire respectueuse de l’environnement.
Le cerclage d’ Ecopiège® est réalisé en polypropylène, un produit qui minimise l’impact environnemental. Il est composé de carbone et d’hydrogène. Il ne contient pas de phtalates ni de chlore.
Dans ce piège à chenille processionnaire, il est 100% recyclable plusieurs fois sans dégradation significative de ses propriétés physiques.
En cas de destruction, le polypropylène ne dégage que du C02 et de la vapeur d’eau, pas de chlore ni aucun autre produit toxique.
Il doit être facile à installer et discret
Le collier Écopiège® est disponible en kit pour une installation facile (sans outillage) et rapide (20 minutes). Il peut être posé à tout moment et comprend tout le nécessaire pour le piégeage.
De plus, le sac est imprimé d’un motif d’écorce pour plus de discrétion.
Efficace, ce piège à chenille processionnaire est validé par l’INRAe.
Piège à chenille processionnaire : faites appel à un professionnel
Les personnes constatant des signes d’infestation doivent éviter tout contact direct en raison des risques pour la santé (réactions allergiques chez l’homme et les animaux de compagnie).
Les signes d’infestation par les chenilles processionnaires sont :
- la présence de nids soyeux et blancs dans les branches des arbres, visibles surtout en hiver,
- des processions de chenilles au sol aux beaux jours,
- des zones défoliées dans les branches (taches oranges),
- des arbres attaqués montrant un affaiblissement notable.
Il est préférable de faire appel à des professionnels pour une intervention sûre et efficace. Ces experts disposent des connaissances et du matériel nécessaires pour appliquer les méthodes de lutte les plus appropriées et notamment installer correctement les pièges.
La manipulation des chenilles processionnaires et de leurs nids comporte des risques significatifs en raison de leurs poils urticants. Le contact avec ces poils peut provoquer des réactions allergiques sévères, telles que des démangeaisons, des éruptions cutanées, et des irritations des yeux et des voies respiratoires. Dans certains cas, l’exposition peut entraîner des symptômes plus graves, nécessitant une intervention médicale. Il est donc fortement déconseillé de toucher ces chenilles ou leurs nids sans protection adéquate.
Un professionnel sera équipé d’un Équipement de protection individuelle (EPI). Il pourra appliquer des traitements efficaces et sûrs, sans risques pour la santé et l’environnement. Il saura également détruire les chenilles piégées.
La lutte contre les chenilles processionnaires exige une approche intégrée méthodique. Au moment où vous utiliserez des pièges colliers pour la processionnaire du pin, veillez à choisir des dispositifs alliant herméticité, étanchéité, adaptabilité à la circonférence de l’arbre, et facilité d’installation et de maintenance. Il est essentiel de suivre scrupuleusement les étapes d’installation et d’entretien pour garantir leur efficacité à long terme. En optant pour des solutions durables, respectueuses de l’environnement et économiquement viables, les professionnels contribuent à une gestion responsable des nuisibles tout en protégeant la santé publique et la biodiversité. Pour toute question ou besoin d’information complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre conseiller technique.
