Dératisation : les îles du Ponant mandatent Phœnix Effarouchement

Phœnix Effarouchement est une société spécialisée dans la gestion des nuisances animales. Son but est de protéger les activités humaines et l’environnement. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la présence des rats sur les territoires insulaires constitue une véritable menace. On constate notamment un effondrement des populations d’oiseaux. Ces derniers venaient se reproduire sur les îles. Mais ça, c’était avant l’introduction malencontreuse du surmulot, ce prédateur omnivore et opportuniste…

Débarrasser les îles du Ponant de la présence massive des rats bruns

La dératisation des îles du Ponant a un objectif clair : la protection de l’environnement. Le rat brun est en effet une espèce invasive importée par l’homme involontairement sur les territoires insulaires depuis quelques années. Et sa présence a un impact négatif sur la biodiversité des îlots bretons.

Un certain nombre d’oiseaux dépendent de ces territoires pour se reproduire. Or depuis l’introduction du rat surmulot, ces oiseaux ne peuvent plus nidifier. Rattus norvegicus dévore leurs couvées. À tel point que les volatiles finissent par abandonner les secteurs de reproduction et disparaissent de ces endroits-là.

L’association des îles du Ponant a donc mandaté la société Phœnix Effarouchement pour procéder à l’éradication des rats sur certaines îles. Cette communauté de communes regroupe plusieurs îles habitées par l’homme. Le conservatoire du littoral, le parc naturel régional du Morbihan et l’Office français de la biodiversité sont partenaires ou observateurs de l’opération.

« Nous intervenons sur plusieurs îles », explique Nicolas Noailles, co-fondateur de Phœnix Effarouchement. Dans le détail, les opérations auront lieu principalement sur l’île d’Ilur, située au Sud de l’île d’Arz, ainsi que sur plusieurs îles satellites : Illuric, Godec, l’île aux œufs – qui est une île où nidifiaient en particulier des espèces aviaires protégées, ce qui n’est plus possible en raison de la présence des rongeurs.

L’île Creïzic est également concernée. Elle se trouve complètement de l’autre côté du golfe du Morbihan. « Si la dératisation des îles fonctionne – rien n’est jamais gagné d’avance, voyez-vous – cela permettrait de proposer la dératisation à des îles qui sont plus à l’ouest du golfe du Morbihan », explique Nicolas Noailles.

Quels moyens de lutte pour la dératisation des îles du Ponant ?

Pour cette action de protection de l’environnement, il va falloir procéder à une élimination totale des populations de rats sur les îles en question. Le protocole actuel a été conçu dans les années 2010 par Help sarl, une entreprise spécialisée en environnement et patrimoine insulaire.

Dans les années 1990, l’INRA (aujourd’hui l’INRAE, pour Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) avait mis en place un premier protocole alliant piégeage mécanique non vulnérant et lutte chimique, que nous ne détaillons pas ici et qui a fait ses preuves sur de nombreuses îles inhabitées (depuis de petits îlots jusqu’à des îles d’une centaine d’hectares).

En revanche, placer des ratières tous les 20 mètres sur une île de grande superficie n’est pas vraiment réalisable en termes de ressources humaines. En effet, il est nécessaire de contrôler l’ensemble du dispositif quotidiennement. De plus, sur des îles habitées, l’utilisation de pièges mécaniques pose un problème en termes de sécurité des habitants et des animaux domestiques.

C’est pourquoi il était opportun de mettre en place un protocole utilisant uniquement la lutte chimique. Ce protocole a été validé par l’INRAE et mis en place sur des dizaines d’îles de la façade Manche-Atlantique. C’est la première fois qu’il est conduit dans le golfe du Morbihan.

Cette technique permet d’utiliser moins de moyens humains. « Nous sommes tout de même 6 actuellement, ce qui représente une logistique énorme sur la durée totale de la dératisation des îles », explique Nicolas Noailles. « Sur du non biocide, il faudrait que nous soyons 8 ou 10, ce qui n’est pas gérable en termes de coût ! »

Notons que les deux protocoles INRA et Help sarl ont fait leurs preuves sur des îles et îlots de Bretagne (également Loire-Atlantique et Manche), mais aussi de Méditerranée et des Antilles françaises.

Dératisation des îles : dans le vif du sujet

Phœnix Effarouchement va déployer au total 1240 postes d’appâtage contenant des rodonticides en pâte fraiche, ainsi que 150 ratières. Ces ratières sont des pièges non létaux afin de pouvoir relâcher les mammifères capturés qui ne seraient pas des surmulots.

« Nous commençons toujours les opérations par une phase d’inventaire des micromammifères », détaille le prestataire. Des lignes de piégeage non létal capturent ces petits mammifères (musaraignes, campagnols et autres) afin de référencer les espèces en présence et mesurer leur densité. « Nous reconduisons cet inventaire un an plus tard afin de vérifier que l’absence du rat – et donc de prédation – a permis aux populations de mammifères autochtones de remonter ».

En parallèle, les équipes aménagent le terrain afin de positionner un poste d’appâtage tous les 30 mètre maximum. Puis, on rentre dans le vif du sujet : la dératisation des îles à proprement parler, avec des biocides. « Dans les 5 ou 6 premiers jours, nous constatons très peu de consommation, en raison de la néophobie du rat », explique Nicolas Noailles. « Ensuite, nous constatons énormément de consommation d’appâts pendant 10 jours, puis c’est le calme plat jusqu’au 25e jour où il y a un nouveau pic de consommation, plus succinct. »

D’après l’expert, certaines femelles mettent bas au moment où le dispositif est déployé. Elles vivent sur les réserves qu’elles ont mis de côté et restent ainsi avec les juvéniles, à proximité immédiate du terrier. Ce seront donc les dernières à consommer les appâts. Les petits, 15 jours plus tard, découvrent le monde qui les entoure. « C’est à ce moment-là que nous constatons le second pic de consommation. »

Dératiser toutes les îles du golfe du Morbihan à terme

Selon le protocole, Phœnix Effarouchement a disposé les appâts dans des postes sécurisés relevés au GPS. Le réassort des postes d’appâtage se fait toutes les 48 heures. « Il faut que les rats ne manquent jamais d’appât donc nous vérifions toutes les 48 heures chacun des 1240 postes d’appâtage et nous réapprovisionnons au besoin », détaille Monsieur Noailles qui se fournit en rodonticides et en matériel chez Ensystex Europe.

Ensuite, l’opérateur consigne les données dans un tableur Excel. Un Système d’Information Géographique traite ces données, ce qui permet d’obtenir des cartes de répartition spatiale des consommations. En effet, les cartes indiquent les taux de consommation avec des cercles de couleur, et permettent une interprétation visuelle et facilitée de la situation.

Parallèlement, l’opérateur vérifie la présence/absence du rongeur en différents points du site à traiter à l’aide de caméras infrarouges. Elles permettent aussi de vérifier la non-interaction du dispositif d’appâtage avec des espèces non cibles.

Le relevé des pièges non létaux a lieu tous les jours. Les ratières permettent de capturer des animaux vivants, dont des rats bruns. Les opérateurs transmettent les spécimens à l’INRAE, qui réalise ensuite des analyses biologiques pour divers projets de recherche.

Sans surprise, dès lors qu’il n’y a plus de consommation de rodonticides, il n’y a plus aucune capture dans les ratières.

Un monitoring permet de s’assurer qu’aucun animal ne réapparait sur l’île. À ce jour, ce protocole a permis de dératiser quinze iles bretonnes avec une éradication totale, et une absence de réinfestation.

« Si nous atteignons l’objectif d’éradiquer totalement les rats sur ces îles, un processus de dératisation d’autres îles pourra peut-être s’enclencher jusqu’en 2026, dont le but serait de dératiser toutes les îles du golfe du Morbihan à terme », conclut Nicolas Noailles. Ensystex Europe ne manquera pas de vous tenir au courant de la suite des opérations, bien sûr !

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1 commentaires

Jean-Yves PERROUX - 10/02/2023 15:14:12


Un chantier très atypique, avec des contraintes supplémentaires et des résultats bien différents de ce qui se fait en ville.

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